|
|
||
|
DE HENRI III. [i588] 365
ladite ville continuassent l'exercice de la justice. Entr'autres propos notables que le Roy leur tint, il leur dit : « Il y cn a en ce fait qui se couvrent du manteau « de la religion, mais méchamment et faussement; ils « eussent mieux fait de prendre un autre chemin, car « mes actions et ma vie les démentent assés : [et veux « bien qu'ils entendent qu'] il n'y a au monde prince plus « catholique que moy, et voudrois qu'il m'en eût cojuté « un bras, et que le dernier hérétique fût en peinture en « cette chambre. » Autant en Hit-il aux autres compagnies députées pour le venir trouver; au president de Neuilly, député de la cour des aides, qui, faisant sa harangue, pleuroit comme un veau, et s'excusoit de ce qui étoit avenu : « Hé! pauvre sot que vous êtes, lui « dit-il, pensez-vous que si j'eusse eu Quelque mau-« vaise volonté contre vous et ceux de vostre faction, « que je ne l'eusse pas* bien pû exécuter? Non, j'aime « les Parisiens en dépit d'eux, combien qu'ils m'en « donnent fort peu d'occasion. Retournez-vous - en, « faites votre état comme de coutume, et vous montrez « aussi bons sujets comme je me suis montré bon Roy; u en quoy je désire continuer, pourvû que vous vous « en monstriez digne. »
Le 27 may, furent en parlement publiées lettres patentes du Roy, par lesquelles furent révoqués trente-cinq ou quarante edits publiés ès années précédentes.
En ces jours, Mercier, pédagogue, fut pris à neuf heures du soir en sa maison, poignardé et jette en la riviere par deux coquins nomnyes Pocard, potier d'estain, et La Ruë, tailleur. Le prétexte étoit l'hérésie, dont ils disoient que cet homme faisoit profession, encor qu'il eût reçu la communion dans l'eglise de Saint-
|
||
|
|
||